Léopold Sédar Senghor

Sédar Senghor est né officiellement à Joal, au Sénégal le 9 octobre 1906. Il est baptisé ensuite sous le prénom de Léopold. Il suit les premières années de sa scolarité au Sénégal, mais dans le collège du Père Lalouse, de structure française, on ne reconnaît pas de civilisation aux “nègres”. Cela le révolte. De là, naîtra dit-on, le “sentiment-idée” de la “Négritude”.

Portrait de Léopold Sédar Senghor
© Serge Philippe Lecourt

Ses études se poursuivent ensuite dans l’enseignement laïc, d’abord au Sénégal, puis en France et notamment en hypokhâgne, à Louis le Grand, où il rencontre Georges Pompidou. En 1935, il deviendra le premier agrégé noir dans une université française. Devenu professeur de lycée, il est mobilisé en 1940 et fait prisonnier. Libéré, il redevient professeur.

Parallèlement, il participe à la vie politique française et africaine. Elu député à l’Assemblée Constituante de 1945, il défend les thèses d’identification puis d’émancipation des territoires d’outre-mer. Il est réélu successivement et devient le premier Président de la République du Sénégal, devenu indépendant (sans une goutte de sang) le 5 septembre 1960 et le restera jusqu’au 31 décembre 1980.

Dans le même temps, il sera un acteur politique important en Afrique mais aussi dans les relations avec les états du tiers-monde et dans les relations nord-sud.

Mais à Verson, les choses sont bien plus simples : après son mariage, le 18 octobre 1957, avec Colette Hubert, une normande, petite fille de Madame de Betteville, le Président du Sénégal prit l’habitude de passer plusieurs semaines d’été à Verson dans la propriété familiale, 150 rue du Général Leclerc.

On le savait présent quand des policiers de la sécurité, en civil, étaient en faction, jour et nuit en face de son domicile.

Malgré ses fonctions officielles, il tenait et aimait à se mêler à la population versonnaise, quand après la messe patronale de la Saint-Germain, la municipalité offrait un vin d’honneur en plein air dans le parc du Château. Il connaissait quelques personnes, apparentées à sa femme, et savait, se souvenant de quelques faits personnels, renouer le dialogue, année après année. Ses gardes du corps, d’ailleurs très discrets, et même parfois son ministre de l’Intérieur, jouaient le jeu et se mêlaient aux conversations car l’ambiance, plus conviviale que mondaine, n’incitait pas en apparence, aux incidences politiques. A la fin de la journée, c’est lui qui offrait le feu d’artifice que jalousaient les communes voisines.

Depuis les manifestations et l’hommage universel reçu pour son 90ème anniversaire, le Président-Poète n’a plus quitté Verson et a apprécié le moindre rayon de soleil pour sa promenade journalière dans le parc de la propriété familiale.

Il est décédé le 20 décembre 2001.